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Le web documentaire est le résultat d'un travail d'analyse et d’enquête à travers les interviews et la recherche sur le champ sur le bilinguisme des enfants à Gênes dont la langue maternelle d'un des deux parents est le français. L'objectif de notre projet est d'analyser l'apprentissage et/ou l'acquisition du bilinguisme à un âge précoce.  Pourquoi et comment les parents transmettent-ils le français à leurs enfants ?

 

Le bilinguisme est devenu un important objet d'étude dans notre société lié à la mobilité toujours plus grande de la population et à l’immigration. La transmission de ce bilinguisme est très importante en terme de chiffres - la moitié, au moins, de l'humanité est bilingue - si l'on prend en considération l’évolution de la société au niveau mondial.

 

Notre intérêt s’est porté sur les raisons et les formes de transmission du français aux enfants. Les parents que nous avons rencontrés ont tous choisi de transmettre le français, mais c'est un choix difficile et non une évidence, car ils affirment tous que c'est un travail qui demande beaucoup d'effort. Nous avons lancé une enquête en ligne auprès de la communauté francophone ligure avec l'aide de l'Alliance française de Gênes et de l'association FLAM (français langue maternelle). Nous avons interrogé cinq mères françaises et trois enseignantes.

 

En ce qui concerne les motivations de la transmission de la langue maternelle les personnes interviewées ont toutes affirmé que la transmission de leurs origines, de leur identité, de leur culture et aussi de leur langue est très importante. Paola, mère d’une fille de 23 ans, concernant le sentiment d'identité de sa fille, a répondu que lorsqu'elle était petite elle se sentait française et était très fière de l’être. Elle nous a raconté qu’une fois, quand elle fréquentait l’école primaire, la maîtresse lui a dit d’écrire une composition en racontant ses vacances d’été. Sa fille a écrit la composition en français et Paola a dû la traduire en italien pour la maîtresse !  Cette anecdote est seulement l'une parmi de nombreuses autres qu'elle ou d'autres mères auraient pu raconter en ce qui concerne l'identité, les stratégies d'adaptation ou les inventions des enfants bilingues.  Tous les témoins sont d'accord sur le fait que le bilinguisme est une richesse culturelle. En ce qui concerne les stratégies discursives et le comportement des parents on peut dire qu'ils ont joué un rôle déterminant dans la réussite du bilinguisme de leurs enfants. Toutes les personnes interrogées ont pratiqué la stratégie "une personne, une langue", qui est très efficace, naturelle et appliquée sans difficulté. Dans la conversation avec leurs enfants les parents réalisent en effet qu’ils ont le réflexe de changer de langue et de répondre dans la langue de l’environnement. De plus, les enfants ont eu un contact régulier avec leur famille française, ils ont toujours regardé des DVD, écouté des chansons en français, une grande partie d'entre eux suivent un cours de français langue maternelle avec l'association FLAM. Bien évidemment, la transmission de la langue ne serait possible sans le soutien de l'entourage familial. A cet égard les mères affirment avec une certaine fierté que non seulement le conjoint et la famille, mais aussi les amis les ont encouragées dans la transmission de cette richesse. 

 

Il est clair que tous les enfants des familles bilingues ne deviennent pas automatiquement des sujets bilingues "actifs". C'est le cas d'un témoignage effectué pendant notre enquête : une mère française de deux enfants, une fille de 12 ans et un garçon de 8 ans nous a raconté que, jusqu'à l’âge de 7 ans, le garçon est resté un bilingue "passif” ; la mère lui parlait en français et il lui répondait et s'adressait à elle en italien. 

 

 

Les questions que nous avons posées aux enseignants étaient un peu différentes de celles adressées aux parents. Par exemple nous souhaitions savoir combien d’enfants bilingues suivent le cours chaque année, les éléments dont un enseignant doit tenir compte dans l’enseignement de la langue, les types d’activités prévues, si les enfants mélangent les langues durant le cours. Marie-Lise, qui enseigne à des enfants âgés de 9 à 15 ans, nous a parlé de ce phénomène. Elle nous a expliqué qu’il est assez normal que les enfants changent de langue, ils utilisent cette méthode quand ils ne trouvent pas les mots dans l’autre langue mais aussi comme une stratégie identitaire, comme un jeu. Les enfants de la classe de Marie-Lise maîtrisent mieux l’italien, mais ils parlent couramment les deux langues. Frédérique, qui enseigne aux petits de 3 à 5 ans, affirme que la majorité des enfants parle couramment le français, mais que le mélange des langues est assez fréquent.  

 

Pour tous les parents interrogés la conscience d’une compétence plurilingue est évidente. Les enfants n’acquièrent pas seulement une langue, mais une capacité de communication internationale.

En outre, les parents, avec le soutien de l’entourage familial, ont créé pour leurs enfants un environnement favorable au bilinguisme. Donc, l’acquisition/apprentissage du bilinguisme se fait d’une manière consciente dans les meilleures conditions.

 

Nous conclurons cette brève introduction au bilinguisme avec un conseil que Marie-Lise donne aux familles qui sont un peu réticentes en ce qui concerne la transmission de la langue maternelle aux enfants : « Le bilinguisme n’est pas un handicap, bien au contraire ».  

 

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